Salut les kiki ! L’E3 est fini, et Final Fantasy VII Remake a encore beaucoup fait parler de lui. Profitons donc de l’occasion pour nous replonger dans cet univers avec un fabuleux RPG… heu non, un versus fighting douteux.
Avec la folie FF7 qui s’est emparée du monde en 1997 et qui a enfin démocratisé le genre du jeu de rôle japonais en occident, pas étonnant que l’on ait pu découvrir ne nombreuses autres perles du même genre venues de l’archipel durant l’ère de la Playstation. Mais pas que.
Ehrgeiz : God Bless the Ring , où en bon François Ambition : Que Dieu Bénisse l’Anneau, fait partie de ces jeux dit « de prostitution ». Si vous avez lu mon sujet sur Megaman Battle Chase, on est dans la même optique.
Quoi que, puisqu’il est d’abord apparu en arcade en 1998 et ne permettait que de jouer avec 2 personnages issus de la licence précitée, cachés qui plus est, Cloud (étrangement nommé « Guardian ») et Tifa (étrangement nommée « Summoner »). Un caméo plutôt discret finalement, au milieu des autres challengers de Square bien moins connus chez nous.
C’est la même année qu’il fut porté sur la première Playstation au pays du soleil levant, et ce n’est qu’en 2000 qu’il fut importé jusqu’à nos belles contrées.
Et dans sa migration les éditeurs Squaresoft/ Namco et les développeurs de chez DreamFactoryen ont profité pour y inclure Sephiroth, Zack, Vincent et Yuffie ; portant le total à 6 héros connus. Allez, disons 7 car le félin au nom de Django fait quand même fichtrement penser à RedXIII .
D’ailleurs, notons que Ehrgeiz se vend comme un jeu comprenant pas loin de 10 combattants et 7 Guests. D’où le « prostitution mais pas trop ». On va donc dire fan service ?
Toujours est-il que tout ce beau monde va se taper sur la gueule en vue de récupérer l’épée Ehrgeiz et blablablabla… Bref on s’en caresse les matérias. Ce qui est néanmoins intéressant c’est que le lore de chaque protagoniste est sacrément développé ! Chacun possède sa propre histoire, sa propre fin, ses propres cinématiques… Assez hallucinant compte tenu du postulat de base !
Concernant le gameplay et sa réalisation, nous sommes en présence d’un jeu de combat en full 3D , jouable à 1 ou 2, qui se déroule dans des zones délimitées à la dizaine d’environnements assez variés. Les concurrents se déplacent librement dans cet espace pouvant avoir parfois plusieurs niveaux de hauteur, voire quelques objets et pièges disséminés ici et là.
Les personnages ont un panel de coups standards relativement large, des interruptions, des saisies, des combinaisons et autres combos ainsi que des coups spéciaux ; ils peuvent aussi parer ou encore faire des roulades. Evidemment, pour les héros de Midgar, les Limit Break sont aussi présentent et Sephiroth et Cloud ont bien leurs épées respectives…
En fait, pour avoir un équivalent on pensera à Power Stone par exemple, sorti plus tard sur Dreamcast ou encore Smash Bros pour le côté melting pot des séries. Ca va hein, il y a bien pire comme comparaison hein ?
Alors super, on est en 98, comme déjà mainte fois expliqué l’import est difficilement accessible et c’est la foire au piratage… Quelle joie après la centaine d’heure passée avec nos écologistes que de les retrouver, de contrôler quelqu’un d’autre que le blondinet, et en plus de se mettre dessus seul ou à plusieurs !
Ouep. Ouep ouep ouep. Ben ouais. Mais sauf que non. C’était bien de la merde.
Car ce jeu souffre de tous les affres de ce type de format . Graphiquement d’abords, si on est face d’une 3D assez propre, le tout manque d’identité. Bref ce n’est pas moche, ce n’est pas beau, c’est… lambda.
Autre problématique : C’est mou . On a l’impression que tout se traine lamentablement, une certaine lenteur qui ne sied pas au genre qui se devrait vif et dynamique. Le fait d’avoir des décors « ouverts » n’est pas une mauvaise idée en soi, mais très mal exécutée, si bien qu’on assiste parfois à des séquences dignes de Benny Hill où l’on se court après pour tenter le tapotage de tête qui entamera la barre de vie de l’adversaire.
Et quand bien même, lorsqu’on l’aura à notre portée, encore faudra-t-il bien orienter le stick pour que le coup de finisse pas dans l’eau . Et cette caméra qui zoom, dézoom, zoom, dézoom… zone de turbulence incoming, sortez les sacs en papiers.
Ehrgeiz c’est un peu la baston façon EHPAD.
Heureusement, reste certaines musiques cultes de Nobuo Uematsu qui sont là pour adoucir cette amertume ainsi que, comme déjà précisé, les séquences de fins pour chaque perso qui sont maitrisées (que l’on peut ensuite regarder directement via le menu, plutôt cool).
Reste les autres modes, dont un genre de dungeon RPG ma foi fort sympathique (Type de mode qui rappelle Tobal) impliquant 2 Archéologues inédit, Koji et Clair dans une aventure originale au challenge un peu relevé.
Mais aussi, plus anecdotiques : Un survival, du practice, un battle beach, de la course à pied ou encore un genre de jeu de plateau. Bonté divine, lors ces ajouts annexes, le charisme de certains en prends un coup , je vous le garantie.
Jeu sortie le : 9 Février 2000
Sur : Playstation
Prix à sa sortie : 350fr environ
Test JV.com 14/20 : http://www.jeuxvideo.com/articles/0000/00000534_test.htm
La boite
Voilà le problème. C’est con hein, mais je vous le demande : Que voit-on sur cette jaquette ? Vous êtes dans votre Dock Games, vous voulez acheter de quoi nourrir votre console, vous voyez quoi ? Moi, je vois Cloud. Rien d’autre ? Nope, moi, je vois Cloud. Ok ok, mais c’est qui les 3 autres, ceux qui sont pourtant au premier plan ? Rien à foutre : Moi, je vois Cloud. Et là, tout est dit.
J’ai pourtant bien spécifié que la team Avalanche et consorts faisait office de guest. Et bien enlevez les de la galette et de cette cover. Que reste-t-il ? Un jeu de baston peu engageant noyé dans la masse.
En proposant cette version, alors que l’homonyme Japonais est toute de noire vêtue, on nous fait un forcing marketeux qui désavoue presque ce qu’est la sensé être la production à l’origine. Certes, comme dit plus haut, Cloud est en retrait. Oui, mais finalement bien placé : Au centre, surélevé par rapport aux autres, et occupant largement l’espace avec son épée.
Pour info, les 3 autres sont Ken Mishima, Yoyo Kishibojin et Lee Shuwen. Au-delà du fait qu’on s’en fiche un peu, ils sont surtout sacrément moches ! Autant in-game dans une CGI, c’est normal en 2000, voire même une petite performance, autant sur une jaquette… Putain mes yeux ; je préfère encore me les asperger de shampoing.
Enfin, le logo et titre est relégué dans un coin, là où la version Japonaise le met au centre sans fioritures. L’Asie est décidément plus honnête que l’Occident…
Au dos c’est un peu la même arnaque. Outre les premières lignes expliquant le, hum, « scénario » ; on nous envoi dans la tronche que « ce jeu met en scène des personnages de Final Fantasy VII qui s’affrontent… ». Allez hop, les autres aux chiottes et on tire la chasse.
Bref, 4 captures étayent les propos, avec phase de castagne et contenu annexe. Le « déconseillé aux moins de 16 ans » me surprends quand même pas mal, un -12 aurait été suffisant…
La notice et le CD
Elle est en noir et blanc et comporte 36 pages . Elle contient tout ce qu’il y a de plus correct pour un manuel de ce type : Le scénario nous est conté en détail (même si ça ne vole pas haut, on l’a dit.), les contrôles, les menus…
Assez drôle de voir un « Règles du jeu » présent, qui nous explique en 7 lignes ce que l’on peut résumer en 6 mots : Savate, cogne, bim t’es mort . MAIS, il est précisé que le draw est une possibilité, et ça c’est utile. Enfin un peu. C’est bon à savoir. Je crois.
Chaque combattant a sa fiche technique extrêmement bien fournie comprenant la raison de sa participation, son éventail de techniques propres et son profil. Etrangement il manque le groupe sanguin, habitude pourtant assez rigolote dans ce genre de descriptif.
Au-delà de ça, tout est clairement expliqué, des simples mini games au D-RPG qui requiert un apprentissage distinct du mode original. En effet, ce ne sont pas moins de 7 pages qui lui sont consacrées !
Le CD enfin, fait preuve d’une originalité qui dépasse l’entendement du zéro absolu de la créativité, puisqu’il s’agit juste d’une réimpression de la jaquette avant en version non colorée… laid, moche, pas beau, aucun intérêt.
Conclusion
On dit souvent que le rétro c’est bien, mais que certaines productions ont mal vieillies. On surenchérie même que celles en 3D en souffrent d’autant plus. C’est assez vrai dans la plupart des cas.
Mais quand à sa sortie elle n’est déjà pas fameuse, bonjour les dégâts. Je sais bien qu’elle a été notée dans la bonne moyenne à l’époque, sans être encensée… mais franchement, si l’on peut reprocher à l’ère de la gravure en 2x de consommer à outrance sans en apprécier la saveur, force est d’admettre que même payée plein pot en original : on se fait chier.
Reste un aspect positif (pour l’époque), et comme on l’a vu, point d’orgue de la communication autour de cet opus : La possibilité d’incarner non seulement les protagonistes de FF7, mais surtout Sephiroth, quelques années après les fausse rumeurs et autres cheat code permettant soit disant de le contrôler dans l’aventure originale… Même si in fine, je trouve que cela dessert plus l’antagoniste qu’autre chose.
Et pour ce porteur de la Masamune humilié, prions ensemble : Estuans interius ira vehementi, Estuans interius ira vehementi SEPHIROTH ! SEPHIROTH !
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